Les confessions d'un chien de Marseille

18 : Lundi 30 décembre 2019         Pour 2020, je souhaite à toutes les chiens, chiennes, chiots, et à  leur satellite accompagnateur et nourricier (l'homme) une bonne année.          Je vous souhaite de beaux chemins pour courir, et des gamelles pleines                            Notas qui prouvent bien notre spécificité canine :      - se prendre une gamelle, pour un chien, c’est une  bénédiction. Pas pour l'homme.     - quand " y'a un os dans le potage " pour nous, c'est un double avantage. Pas pour l'homme     - prendre la pâtée, c'est un régal pour nous. Pas pour l'homme        Conseil pour cette année, apprenez à dresser votre « maître » : il ne suffit pas de savoir dresser les oreilles ou la queue, il faut aussi savoir  dresser son maître.    - Qu’il sache ouvrir vite la porte quand on gratte, ou mieux qu’il la laisse toujours ouverte.     - Qu’il varie notre nourriture, mais qu’il la serve à heure fixe.     - Qu’il j

17 : Mercredi 25 décembre 2019 Les évènements se précipitent. Ils se passe tous les jours quelque chose.  J'ai encore tenté de leur parler. Pour dire de ne pas m'affubler de cornes de renne.                                                                  Mais, ou je me suis mal exprimé, ou ils sont encore restés sourds.                                                               Voilà le déplorable résultat.                                                  Excusez-moi si je ne souris pas sur la photo                                                              Bis repetita non me placent,...  Déjà la première fois, j'avais horreur, mais alors  là !                                                    Ici non plus, je n'avais pas le coeur à  rire. Après, pour décompresser, avec ma nièce Céline et Lionel, un bon gars qui se balade toujours avec un appareil photo, on est allé se promener autour d'un étang.  C'est un lieu tout à fai

16 : Dans la nuit du mardi au mercredi 25 décembre 2019 Onze heures  : J’attends… ça y est,  ils  ont fini de manger.  Ils  se lèvent lourdement de table...  Ils  ont l’air fatigués, presque malades :  ils  appellent ça des reveillons : je suppose que c’est une maladie, comme les oreillons.  Ils  vont coucher les enfants qui semblent les premiers atteints. Onze heures et demie  :  j’attends… . Les enfants dorment et donc oublient de me tourmenter. Ils ont mis leurs chaussettes devant la cheminée… Moi je garde les miennes : elles sont indélébiles.   Les parents silencieusement disposent des cadeaux. Je renifle. Rien de comestible dans ces paquets inertes.…  Mais je n’attends pas les mêmes cadeaux que les enfants. Patience…. j’attends Minuit moins dix  … J’attends …. L’arbre de noël clignote et projette  une lumière  d’un satanisme intermittent… Mon ombre agrandie semble outre-noir (ce qui ne soulage pas mon inquiétude, bien au contraire). Outre-noir… outre- tombe… J'at

15 : Lundi 23 décembre 2019         Depuis hier, l'hiver commence et les jours rallongent.  En langage clair ça signifie que depuis hier, il va faire de plus en plus froid, et pendant de plus en plus longtemps chaque jour. Charmant !          Souvenez-vous que je n'ai pas de fourrure sur moi, rien qu'un pelage. C'est à dire un vague truc   pelé …. Rasibus !  En plus, le poil des jagd-terriers ( race à laquelle je m'honore d'appartenir ) n'est pas très dense, et plutôt dur.  Total,  j'ai l'impression d'être protégé du froid par un grillage à poule.         Vous, les humains, vous pouvez vous isoler par des vêtements chauds : manteaux, pardessus, pèlerines, plaids, duffle-coats, polaires, doudounes, redingotes, parkas, vareuses, capes, gabardines, raglans, ponchos, duvets, anoraks, etc... sans parler des souliers et bottes,  bonnets et  chapeaux,  gants et moufles.   Vous marchez emmitouflés, et nous,  derrière, si on marche à votre

14 : Lundi 16 décembre 2019             Avant-hier, il pleuvait, mais j’ai convaincu mon maître de sortir quand même.  Je n’ai eu qu’à sauter et aboyer autour de lui pendant trois quart d’heure et après il est venu spontanément.           Dehors, il s’est mis à pleuvoir très très fort (aujourd’hui lundi, Chim n’arrête pas de tousser. Je ne sais pas si ça a un rapport avec la pluie froide, ou si c’est sa manière à lui de me demander de sortir ? ). Dans ce cas je vais recommencer à sauter pour l’encourager.             Nous nous sommes abrités sous un pont. Là j’ai pu m’intéresser à des tas d’odeurs nouvelles que l’humidité  rendait plus pénétrantes. Lui il regardait les dessins sur les murs. Ca s’appelle (il me l’a dit)  des  taggs . Je crois que le tagg est à la peinture  des hommes ce que les odeurs sont pour un chien : il y a du relief dans ces odeurs comme dans les formes dessinées,  de la vivacité de tons, de la joie, des relents acryliques mêlés à l'empreinte gé

13 : Lundi 9 décembre         J’ai redécouvert le paradis. Vous qui le cherchez depuis l’aube des chiens et des hommes, je vais vous dire où il se trouve : c'est simple, il est  situé d’une part à la latitude 43  (Marseille) et d’autre part à l’attitude qui me va  bien (c'est à dire là où on est bien. )....  Il se présente sous la forme d’une ile de verdure entre des d’habitations (habitation : mot pour désigner les niches humaines).......  Il était administré aujourd’hui par Béatrice, Florent et leur chien noir. Ils ont disposé des plans de mousse pour que les chiens somnolent ou fassent du trampolino. Il y a un bar avec un thermos pour le café ou le thé, du sucre.          Comme je ne prends pas de café, je n’ai pas eu droit au sucre, c'est la seule imperfection que j'ai notée.        Mais étant un Terrier, j’ai tout de suite cherché à creuser sous les clôtures pour agrandir les limites du Paradis …. C’est comme ça qu’Adam et Eve l’ont perdu....   En même t

12 : Lundi 2 décembre Hier, j’ai retrouvé un os que j’avais enterré dans le jardin !!! Oui, nous les chiens, on enterre les os. Malgré nos apparences insouciantes, nous pensons à notre avenir : u n os enterré, c’est un peu une assurance vie. En quelque sorte, un compte-épargne.   Et puis après, on fait semblant de les retrouver, au hasard.... Quelle émotion !  Bien sûr, je sais où sont à peu prés tous les os du jardin, comme un fossoyeur sait où sont les tombes qu’il gère, et donc tous les os du cimetière. J’en ai même caché un dans un pot de fleur, mais Chim l’a découvert parce que je n’ai pas pensé à replanter le géranium. C’est lui qui m’a dénoncé ! Mais là, j’ai un doute : je suis un Terrier. Et un Terrier qui enterre un os, pour le désenfouir après, c’est pas un peu comme un pompier pyromane ?  Avant hier, j’ai rencontré deux chiens sympas, Goliath (pas le même que lundi dernier) et Nouki, qui conduisaient un humain un peu particulier. Il a dit qu’il était «