Les confessions d'un chien de Marseille

26 : Lundi 24  Lévrier 2020 « Les chiens sont innocents et frères des animaux innocents. Pour leur ballade  ils acceptent  soleil, pluie, brouillard, neige, chaleur et froid, bien-être et détresse.. Un  chien peut être tendre ou brutal, courageux ou poltron, toujours il est, dans son coeur, un enfant, toujours il vit dans un monde naissant »…       ( selon un extrait de Narcisse et Goldmunt d’Hermann Hesse )      Chaque matin arrive avec son cortège de bonheurs : détente musculaires, caresses, déjeuner, ballade à venir, sauts divers. Quand chim ouvre  la pièce où je dors, il dit « J’ai l’impression de rentrer dans l’arène », tellement je saute partout. C’est un dialogue quotidien entre lui qui arrive bouffi de sommeil et moi déjà transformé en tourbillon de poil et d’énergie. Oui, il va me donner à manger, oui il va m’emmener me promener, il est submergé par ma vigueur. Il prend hativement son café, et  sort en disant «Viens ». Il croit se faire obéir, mais c’est lui "

25 : Lundi 17  Lévrier 2020      Elles sont parties : à moi la liberté !!!         Je parle des deux petites filles de mon maître. La grande (la tortionnaire) a 5 ans comme moi, bien que moins sage. La deuxième, (la tortionnaire) a trois ans  ( je ne me suis pas trompé dans les parenthèses : elles sont autant tortionnaire l’une que l’autre)…  Mais, voyez vous, les chiens aussi peuvent être atteints du syndrome de Stockolm : je les adore ..........  Même si elles me font des niches.                                                                  Allez, le beau chien, fais risette.                    Mais dans ces conditions, comment voulez-vous que je fasse risette ?                                           Je fais rictus, c’est tout      Il fait mauvais depuis trois jours. Je m’ennuie. Chim, avec un ami russe,  regarde des gens bariolés qui courent sur l’écran après un ballon, au lieu d’aller dehors courir  en relief. C’est France-Russie. La Russie marque. « C’e

24 : Lundi 10 du mois de Lévrier 2020        Cette semaine je suis allé sur la plage du Prado (au bout de l’Huveaune, rive droite). On peut y courir d'un trait sur presque 800 m. de gazon, de sable ou d'enrochements. En été  le baigneur  règne sur tout ce qui est sablonneux ou herbeux, et  le chien dérange.  Je comprends : le baigneur m’embêterait tout autant s’il en venait mille dans mon jardin.         Mais en Février tout est tranquille. Chim s’est assis sur un rocher et s’est mis à lire. Cool. J’en ai profité pour traverser l’embouchure  de l’Huveaune à la nage (je ne résiste pas à une bonne baignade, même froide). Quand Chim a levé les yeux, j’avais déjà parcouru (ou " par-nagé" plutôt) plus de la moitié de l’estuaire. Plus question de faire demi-tour.        Pour mémoire, l’Huveaune est un énorme fleuve de Marseille dont l’estuaire, sans rivaliser avec celui de l’Amazone, fait au moins vingt mètres  de large. Et on y compte beaucoup moins de croco

23 : Lundi 3 Lévrier 2020       Ce qui m’a le plus marqué dans ma route  vers la sagesse, c’est l’épreuve du miroir .  Ne t’inquiète pas, mon Frère chien ....... je vais expliquer.                                                              ( A cette époque, la glace n'était pas encore rompue entre la réalité des choses et moi.                 Depuis je l'ai fait tomber. Elle est rompue. En mille morceaux.... Et qui s'est fait gronder ? C'est Cad !)        C’était la 1 ère  fois que je voyais mon double dans la glace. Si maintenant (j'ai 5 ans) je sais ce que c’est qu'un reflet, à l’époque je ne voyais en face de moi qu’un autre chien (très beau, d’ailleurs)     - J’ai aboyé : il fit les mêmes gestes mandibulaires que moi (pour épeler ?). Mais il n'émit aucun son      - J’ai flairé ses babines, j'ai léché:  pas d’odeur, pas de goût.     - J’ai balancé à droite et à gauche la tête  pour mieux l’observer (tous les chiens font ça pou