Articles

Affichage des articles du mai, 2020
Image
40 : Lundi 1 er  juin 2020         Cette semaine, j’ai marché tous les jours et beaucoup : il faut que je me muscle les papattes parait-il, car je vais passer deux ou trois jours à crapahuter dans le Garlaban.         Lundi et mardi, exercice de vitesse au  Port sec de la Pointe Rouge pour courir après les chats de rochers  ( Port sec ? Les humains sont bizarres : ils entassent leurs bateaux en hauteur sur des échafaudages, c’est comme s’ils  garaient leurs avions sous l’eau).         Mercredi, exercice mental . Visite à ce bout de terrain hors du temps (au sud de l’Huveaune, entre Luminy à l’Est et la Pointe Rouge)  aménagé par Florent, Béa et Opale. Il y a quelques biscuits pour chiens et du café chaud pour les humains. Ce n’est pas tant pour cela qu’il y a là un goût de paradis, mais parce que, dans ce petit espace de nulle part,  herbeux et insularisé au milieu que bâtiments modernes (sur 360° autour), les chiens viennent avec leur humain, y jouent, y discutent… et je
Image
39 : Lundi 25 mai 2020         On m’a enlevé mes points ce matin. Mais j’avais depuis longtemps retrouvé la forme ! Cette semaine, pour le 1ère fois depuis deux mois (le temps des balades de proximité du confinement + 15 jours de blessures), je me suis promené en plein massif des calanques. J’ai recommencé à arpenter les limites de mon territoire sur un rayon de 5 km. J’ai retrouvé les pentes abruptes, les rochers calcaires aux ombres changeantes selon le soleil, les pins hauts perchés, la mer au loin, et en bas, tout en bas, la maison de Monsieur Seguin…. Enfin, je veux dire, celle de Chim, peuchère.                                                        Voilà un aperçu de mon domaine, ce matin, au soleil levant puis au soleil levé         A la maison, j’ai un sens spontané de la hiérarchie et du grade. Chaque matin j’attends que Chim se lève pour descendre après lui. C’est lui  qui franchit en 1er la porte sur la rue pour  la promenade.  Le soir, je monte l’escalier
Image
38 : Lundi 18 mai 2020        Cette semaine je n’ai pas  couru parce que je suis en convalescence jusqu’au lundi 25. Aussi, je joins un mot d’excuse de mon papa.                                                         Je n’ai pas rédigé ce mot moi-même car je ne sais ni lire ni écrire, je ne sais qu’aboyer. Et puis je sais que Chim imitait très bien les mots d’excuse de son père quand il taillait les cours de 6 ème  au lycée Ingres de Montauban. Après ça, comment voulez vous qu'un chien soit vraiment honnête si son maître est un humain ?      Donc je passe mon temps en laisse, et ça laisse à désirer, car ne pas sauter, ne pas courir, c'est dur pour moi.  On dit que savoir attendre c’est la vertu des chiens, mais c'est pas la mienne. Rien que de penser à ma sortie de prison, je suis excité comme une puce qui va passer ses vacances dans un chenil.       Hier encore je faisais courir mon maître : j’étais son coach.        Aujourd’hui, je le freine : je suis s
Image
37 : Lundi 11 mai 2020      On va bientôt être déconfinés. Un frémissement court chez mes confrères qui, sentant leur maître déjà frétillant, mettent une ardeur accrue à courir.       Remarque : un chien qui invite son maître à courir derrière lui, pour jouer, bouge ses pattes dans tous les sens. Ainsi en  1   le train-avant des pattes va à gauche et le train arrière à droite.  Au pas suivant  2   c’est l’inverse. De sorte qu'on a l'impression qu'il se désarticule.                                                                 1                 2                                      Croquis maladroit de Chim        Revenu au Port sec, malgré l’inquiétude de Chim quant aux échauffourées  possibles avec les chats  (fourrés dans les rochers), j’ai dépassé en sprintant  leur endroit habituel pour filer direct vers des rochers lointains. Mon odorat avait senti  qu'ils s’étaient installés  plus loin. Les humains, au nez rudimentaire, ne sentent pas la diff
Image
36 : Lundi 4 mai 2020          Chim ne m’emmène plus aux rochers du Port sec parce que je me frite avec les chats sauvages qui ne veulent pas partager leur repas. Alors, comme la semaine dernière, je continue à parcourir les rues de Bonneveine et de la Pointe rouge.         Vous voyez le boulevard de Hambourg ? Vous seriez surpris de savoir qu’il en part de nombreux petits passages de presque 1m de large qui séparent des opérations immobilières récentes.  Ils me plaisent beaucoup, car leur étroitesse concentre les odeurs.        Au hasard : ici un parfum de fleur, enrichi de pipi, sollicite mon apport perso ; plus loin un relent de pizza révèle une part pré-mordue encore consommable ;  là, un arbrisseau  a attiré mes congénères jusqu'à dessiccation ; là-bas, derrière un portail, filtre  une odeur de poulet grillé ;     le long d'un mur,  une âcre trace sinueuse trahit le passage d'un chat ;  une fourche de scooter brûlé achève de se rouiller ;  au soleil, le cadavr