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Affichage des articles du juin, 2021
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89 : Lundi 28 juin 2021                Mon cher Maître,  Je ne résiste pas au plaisir de vous envoyer ce poème de mon arrière-cousin issu de Germaine (sa mère), et qui, nommé José-Maria Cadfaël, faisait aussi le pèlerinage vers Compostelle.                                       Les pèle-reins (1) Comme des pique-boeufs (2) sur un champ de sorgho (3)  courbés, comme un qui porte un lourd sac de farine,   d'Arles ou de Vezelay, marcheurs et pèlerines,     partaient pour visiter Saint Jacques à Santiago Ils allaient conquérir, certes non pas le graal, (bravant la pluie, le froid, l'orage ou le déluge) mais le tampon du jour, qu'on obtient au refuge, ornant leur passeport qu'on nomme crédential   (4) Chaque jour, espérant des pentes moins obliques, le plomb incandescent d'un soleil de tropique colorait leur mollet d'un rouge outrepassé Ou, penchés en avant le soir sur leur semelle, ils regardaient gonfler, sur leurs pieds dévastés, du fond des godillots, des ampou
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88 : Lundi 21 juin 2021                Mon cher Maître, Je réponds à votre blog de lundi dernier. Je vois que tout va bien pour vous et que vous ne me regrettez pas. Hélas, comme les humains changent ! Pour moi, je traine en vous attendant ma languissante vie. Tenez, l'autre jour, Claire (ma Maîtresse, qui ne m'a pas abandonné, elle), m'a emmené jusqu'aux rochers du port sec de la Pointe Rouge. D'habitude c'est stimulant et joyeux. Mais ça m'a trop rappelé les jours anciens.  J'ai gémi et arrosé les rochers de pleurs abondants.                                                         Je ressemblais à Victor Hugo à Guernesey Alors deux dames, émues,  sont venues me caresser et me donner deux croquettes. Du coup, ça c'est mis à aller mieux, mes pattes se sont mises à fonctionner et j'ai  couru comme jamais. Comme les chiens changent !          A Ouaououh !!!  
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87 : Lundi 14 juin 2021                Mon cher Cad, Tu avais raison : je suis un peu triste de t'avoir quitté. Mais j'ai rempli mon sac de fraises tagada, et donc le moral va bien. De passage à Lodève, je t'envoie un  croquis fait dans une abbaye du moyen-âge (St Michel de Grandmont) que les bons moines ont tamponné. Ici, les moines de l'époque ne se lavaient jamais (ce qui t'irait très bien), mais ils devaient respecter un silence absolu (ce qui te serait difficile), et ils ne mangeaient jamais de viande (ce qui te serait impossible).  Voilà, mon cher Cad, l'affection de ton vénérable Maître                                                                                  (et oui, je suis devenu vénérable à force de marcher)  
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86 : Lundi 7 juin 2021 Je sens, à une certaine fébrilité, que mon maître va partir. Il me parle avec une gentillesse accrue, il me gave de petites croquettes hors repas, ce qui loin de me réjouir (enfin, un peu, quand même) avive mon inquiétude. Ca me fait penser à ces  cadeaux suspects que les maris infidèles font à leur femme parce qu'ils ont mauvaise conscience (c'est ma tante, gardienne chez un psychologue, qui m'a expliqué ça). Les chiens sont plus francs, eux, ils n'offrent rien. Bref, Chim va partir. Comme tous les ans. Il va se mettre sur le dos son sac ridicule, ses lourdes godasses, ses chaussettes blanches qui grimpent en accordéon le long de ses mollets, son short à l'ancienne, et pour se propulser il va prendre deux bâtons qui ressemblent à des piquets de tente. Finalement je préfère ne pas partir avec lui : je marche mal avec deux bâtons. Son départ me rend très triste. Que voulez-vous, je ne suis qu'un chien. Il s'en aperçoit et ça le rend tri