113 : Lundi 13 décembre 2021

On a eu quelques jours de fort mistral ... C'est évidemment là que mon maître a décidé d'aller marcher en Camargue.  Comme ça j'ai eu le mistral de 3/4 face plein la truffe toute la journée. D'Arles à St. Gilles, 18 km. Retour lundi, c'est pourquoi je ne vous écris que maintenant.

Claire nous a laissé tôt le matin au pont de Trinquetaille, au sortir ouest d'Arles. Après on suit le Rhône et au rond-point on prend le chemin de Gimeaux (GR 653) tout droit pendant 14 km entre les "roubines" (fossés pleins d'eau) jusqu'à Saliers. Il y avait tellement de vent qu'on avait l'impression de marcher à reculons. Aux abords des étangs on prenait dans les poils des gouttes salées qui laissaient en séchant comme des traces d'escargot. Sous le vent, c'était comme si tout le pays s'était mis à chanter. J'ai eu envie d'aboyer un truc qui aurait parlé de liberté et d'espace.

Vers Gimeaux, l'intérêt est que les poules sont en liberté. Il y en avait tout un essaim, accroupies comme moines en prière dans un fourré pour se protéger du froid et du vent. Elles semblaient ankylosées : je les ai aidées à se dégourdir les ergots. Avec le mistral, la plume volait haut ! 

Mais hélas, les déplorables volatiles sont allées se percher, tant bien que mal, pour compter leurs plumes  dans un minable tamaris (d'ailleurs trop haut pour moi) en échangeant des onomatopées offusquées de trompette rouillée.

Après, on a continué et on a laissé  Saliers à notre droite. Puis le vent est tombé. Du coup, je voulais revenir voir les poules, peut-être redescendues du tamaris mais Chim s'y est opposé.  On a passé le Petit Rhône (j'ai traversé en gardant mon maître en laisse), et à St Gilles Claire nous attendait. Retour Marseille et clap de fin.

Mais Km 9, à droite, sous les salicornes, les joncs et les tamaris : le nid de poules. Alors, si vous passez par là, pensez à moi.

A Ouaouh !!!