111 : Lundi 29 novembre 2021

Quel fichu temps d'homme ! (Vous, vous dites temps de chien ).  Ce matin, comme il pleut trop, mon maître remplace la promenade par un aller simple au Lidl d'à côté. Là, il m'accroche, tel un manteau à une patère, dans le hall (y'a un espace pour ça) pour acheter des bricoles du genre indispensable pour les humains : deux scaroles, des radis, de l'huile, un tire-bouchon.  Avec lui ça dure cinq minutes, pas plus (c'est pas comme ma maîtresse qui y passe la matinée, et qui fait une razzia de tous les produits en promo, histoire de faire de multiples économies) ...            ( NDLR : et aussi une razzia de tous mes billets de 10 e. en promo dans mon porte-feuille)

Une vieille dame (ce sont les plus crédules) sort avec son sac à provisions à la main. Avant qu'elle n'ouvre son parapluie et qu'elle n'ait plus de main libre pour me donner quelque chose, je tire sur ma laisse en gémissant (1), avec l'air mouillé et malheureux. Je fais ça très bien. Moi-même, de jouer si bien le chien abandonné, c'est simple, ça me bouleverse ! 

   

"Oh, le chien-chien" dit-elle (j'ai horreur qu'on m'appelle comme ça). Elle me caresse la tête (j'ai horreur de ça aussi). Et même si elle sent un peu le rance, je me frotte contre elle. "Le Toutou, il est triste-triste" (les humains répètent tout en double des fois que tous les chiens seraient débiles). "Il a très faim-très faim. Et il est attaché en plus " ... Et la vieille, auto-séduite par son bon coeur (la plus attachée des deux, c'est elle) sort de son filet un paquet de biscuits Lu (2) qu'elle ouvre en tremblant d'émotion. Ce sont les biscuits que je préfère, et comme elle vient de les acheter, j'accepte, car j'aime les produits frais.

Quand Chim revient, la vieille fustige du regard ce bourreau des chiens et, par défi, me donne un autre gâteau en le fusillant des yeux.  Je l'accepte pour ne pas mettre l'huile (que mon maître vient juste d'acheter) sur le feu. 

Moralité : je pourrais glorifier la bonté de la vieille, à la fois donneuse de biscuits et donneuse de leçons. Ou encore déplorer que certaines maîtresses oublient trop longtemps leur chien dans la voiture pendant qu'elles font les promos de Lidl. Non, tout cela n'est que vétilles pour chiots.  

La vrai moralité est que je vais me recycler et me faire "goûteur" chez Lidl, dans le hall du magasin... (3) 

A ouaouh !!! 

(1) :  Vous comprenez mieux maintenant la phrase "Gémissons, mais espérons ?"  C'est moi qui l'ait inventée ! 

(2) :  Ca, c'est si un de mes lecteurs était PDG de Lu et qu'il ait envie de m'envoyer un paquet pour la Noël  mais Brossart, St Michel, Douce lune, je prends aussi.

(3) : ... ou bien déclencheur-d'émotion pour vieille dame. Que voulez-vous je suis un tombeur de super-marché.


Commentaires

  1. On a trouvé le remplaçant de Richard Gere, dans le remake de américain cabot. Merci à toi, Cad, grâce à toi je sais d'où vient l'expression "gemissons... mais espérons" moi qui croyais que cela venait des francs maçons. Il n'est jamais trop tard pour apprendre et non, désolé, pas de lien familial avec un biscuitier.

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  2. Cette formule est la déformation de celle que se répétait l'ancêtre de Rintintin quand il partait en mission pour sauver la veuve (déjà elle) et l'orphelin;
    "J'ai mission, j'ai mission.... le devoir.
    Eperons, éperons... stimulation mentale pour accélérer l'allure.



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