78 : Lundi 12 Avril

Il m'arrive de partir de ma niche, de longer la mer et de marcher le long de la corniche  jusqu'à la plage du prophète (environ 6 km).  J'ai envie de vous faire participer à ce qu'on voit en marchant et que mon maître m'explique avec son petit air cuistre.

Ca commence à l'arrêt du 19 Vieille Chapelle ( du nom d'une chapelle édifiée en 1713 et détruite en 1863... dixit Chim). Avant d'enjamber le muret qui borde la plage, on peut voir, pratiquement sur le trottoir, la jolie sculpture de Marcel Courbier (1898-1976) représentant une femme couchée tenant une tortue. Elle est entièrement vêtue d'habits dématérialisés. Elle est nommée aussi La petite sirène, et décorait la coursive du paquebot " Le Cambodge " des Messageries Maritimes avant qu'il soit désarmé en 1960. Elle a été récupérée in extremis avant d'être fondue. Elle avait donc déjà fait plusieurs fois le tour du monde (sources Wiki, chien savant)

Me voici, les pieds en éventail, imitant la posture  de la baigneuse

Plus loin, on rencontre une sculpture symbolisant " Marseille, porte de l'Orient" ou " Les 7 portes de Jérusalem " (qui en compte 8, non ?). Elle a été créée en 1989 pour inaugurer le parc balnéaire. C'est l'oeuvre de David Soussana, ancien consul général d’Israël à Marseille (Wiki)




Puis on suit le plus long banc du monde (3 km), en béton moulé et mosaïques de diverses écoles de Marseille. En ignorant l'hôtel Nhow (ex Palm Beach), qui a privatisé une partie du littoral, on arrive au  Mémorial des rapatriés d’Algérie, immense hélice de 9 mètres de haut (20 tonnes ! ) réalisée par le sculpteur marseillais César.

Si vous ne comprenez pas le principe de l'hélice, j'explique

Enfin, on aboutit à la plage du Prophète, dont le nom rappelle peut-être celui du bateau à vapeur " le Prophète" qui faisait Marseille-Alger dans les années 1850. Plus probablement la plage est ainsi appelée, selon Wiki, à cause du chanteur lyrique marseillais Jean-Vital Jammes dit le baryton Ismaël qui vivait au-dessus dans la Villa Ismaël et que les pêcheurs de l’anse entendaient répéter les airs de l’opéra de Meyerbeer Le Prophète ( joué à Marseille en 1856). Moi, je crois que cela a fait fuir les poissons qui se sont alors réfugiés dans l'estuaire du vieux Port, et le bouchèrent. 

Mais il existe une troisième solution. La vraie !...  Mon grand oncle, Cad de Baskerville, était ce chien mythique que Sherlock Holmes pourchassait dans la lande et qui, à force, écoeuré de ne pouvoir manger tranquille les soirs de pleine lune, s'expatria ( en quelque sorte pour des raisons alimentaires, mon cher Watson) dans une crique de Marseille pour vivre de la pêche à la sardine et du ravaudage des filets. C'est lui qui prophétisa qu'une sardine boucherait un jour le port de Marseille si on continuait à l'importuner. Mais ce n'était qu'une mise en boite !!                            Ne pouvant trouver le repos à cause du bruit de la circulation et des cris lointains des supporters de l'OM lorsqu'ils gagnaient (là, il était de mauvaise foi, car déjà à l'époque, ils ne gagnaient que très rarement), son esprit apparait les jours de mistral au dessus des maisons de l'anse du Prophète, comme on le voit sur la photo ci-dessous :  


Photo garantie sans trucage, prise sous le contrôle de mon ami Amar, le 14 décembre 2020, 
où l'on voit l'âme tourmentée de Cad de Baskerville se matérialiser au dessus des toits. 


                A Ouaouh !!!






.



Commentaires

  1. Merci de tes précisions historiques intéressantes. Merci, surtout, de l'hommage photographique rendu à l'âme de celui, injustement resté anonyme, à qui nous devons les chiens assis et couchés qui ornent de nombreuses toitures.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog