69 : Lundi 8 Lévrier

Dans mon dernier blog, Chim dit que je mange les lézards. C'est pas vrai. D'abord c'est une proie  indigne d'un grand chasseur ( et puis surtout ils sont trop rapides, je ne peux pas les attraper ).  C'est tout juste si j'arrive à poser ma patte sur les plus lents pour qu'ils se tiennent  tranquille car j'aime que ma nourriture soit immobile avant consommation.  Et à ma grande surprise, ils se coupent en deux. La partie comestible s'enfuit et il ne me reste que la queue qui a un goût de vieille ficelle bouillie, ou de chewing-gum prémâché. J'ai appris que la queue une fois coupée repousse toute seule.  Alors, la queue des lézards est comme vos cheveux, qui repoussent après le coiffeur.

      En quelque sorte, je suis le coiffeur des lézards. 

Ca me fait penser en même temps, que si je trouve leur portail ouvert, je fais une brève incursion dans le jardin des voisins pour  aider à couper leurs fleurs. C'est rapide et je ne fais rien payer. J'ai appris qu'une fois coupées, les fleurs repoussent toutes seules. Encore comme vos cheveux. 

            Je suis donc aussi un coiffeur horticole.

En plus, je suis spécialiste pour couper tous les fils des appareils électriques de la maison. C'est pour moi une façon de garder des dents saines et blanches.  Je bouffe le plastique et crache les fils de cuivre. C'est ce qu'ils appellent une coupure de courant. Ils poussent de grands cris (d'admiration, je crois), mais moi, je vais modestement me terrer dans le jardin car je redoute les honneurs  Les fils repoussent sans doute, car le lendemain, il y en a de nouveaux à mordre. 

         Je suis donc en plus un coiffeur connectitien (ou connectichien)

Je me demande si je n'ai pas une mentalité de coiffeur ?

Ces temps-ci, il ne fait pas très beau et on ne va pas très loin pour se promener.                   Juste au bout du boulevard Jourdan-Barry (vers le lycée Poinso-Chapuis) il y a un terrain de jeux très interessant. Il ne porte pas de nom. il n'a pas d'adresse. Il semble oublié de tous. Je n'y ai jamais rencontré personne. Ni humains, ni chiens, ni rhinocéros. Il faut dire que son entrée n'est pas visible, elle est cachée par deux gros rochers. Dedans, c'est très grand (près d'un hectare) avec plein d'herbes, des roseaux, des arbres incertains, un vieux pneu, et un énorme panneau publicitaire dont j'ai abondamment compissé le socle. 

Avant, quand j'étais jeune (l'an dernier, je crois) on trouvait là  quatre ou cinq chênes énormes. Mais, en prévision d'une extension de voirie on les a coupés. Ceux-là, d'arbres, ne repousseront jamais. Il faut bien bitumer les espaces verts, n'est-ce pas, pour augmenter le confort urbain et la circulation ? 

Quand les humains coupent des arbres, ce sont souvent de sinistres coiffeurs arboricoles.

        A Ouaouh !!!