70 : Lundi 15 Lévrier

    Cette nuit il a plu si fort que le matin tous les fox à poils durs de Marseille étaient frisés. 

    Mais quand j'ai ouvert la porte de la rue le ciel était tout clair, lumineux, et Marseille semblait toute propre (enfin, n'exagérons rien ! ). On est allé courir sur la plage, celle de Bonneveine, située entre le David et la niche où j'habite. Belle plage de sable et de gazon, d'un km. de long, facile d'accès et pleine de places de parking. 

    Un banc de mouettes était posé sur le rivage, rangées comme un semis de radis, et attendant que la vague leur apporte quelque immonde proie marinée. Je hais les mouettes. En courant, je les ai fait fuir comme si je fendais une mer de plumes. Elles ont eu tellement peur que je crois qu'elles ont quitté le département.

    Sur la plage dévastée par la pluie il restait encore d'énormes flaques, larges comme des lacs et très profondes. C'est à peine si j'avais pied, c'est tout dire ! En courant, je faisais rejaillir l'eau de chaque côté en gerbes, comme un hors-bord. On aurait dit que j'ouvrais la mer en deux comme une figure de proue ( je repense à ma grand'tante Victoire qui habitait Samos ).  

    Je comprends  aujourd'hui comment les Hébreux ont pu franchir la Mer Rouge.  Il suffit de courir vite, de viser la mer et de foncer droit dedans, tout schuss, avec l'énergie d'une troupe de ninjas survitaminés. L'eau s'écarte, telle un banc de mouettes affolées. 

    Voilà qui résout une vieille énigme biblique, qui finalement n'est qu'un problème de physique  élémentaire : tout corps plongé dans l'eau fait déborder le vase, ou quelque chose comme ça.

Mon ancêtre Shlomo El Cad était là le jour de la fameuse traversée, comme en témoigne l'authentique gravure d'époque ci-dessous.



  Shlomo El Cad court devant Moïse pour l'encourager à traverser. Il a le Pharaon au train, aussi il se dépêche !
Je sais que c'est la Mer Rouge mais je l'ai coloriée en bleu quand même pour qu'on voit bien que c'est de l'eau
et puis je n'ai plus de crayon de couleur rouge. Je l'ai rongé.

Beaucoup de chiens sur la plage hésitent à se tremper les pattes et contournent les flaques, tristes descendants de Pharaons pusillanimes et hydrophobes. Moi, je vais droit au but, quand il y a une difficulté, je fonce. Attention aux éclaboussures collatérales ! 

            A Ouaouh !!!

Commentaires

  1. Cad a marché sur l’eau! Je le savais! La plage de la Pointe Rouge doit être en ébullition à l’heure qu’il est 🙂

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  2. Quel bel espoir de transition écologique tu nous donnes, Cad ! En effet, marcher sur l'eau est sans aucun doute le moyen de transport de l'avenir, pour sauver la planète. Eradiquée la pollution des porte-containers, navires de croisières ou transport aérien pour franchir mers et océans ! Il y a bien, également, la nage, mais ce serait prendre le risque de boire la tasse !

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