56 : Lundi  9 novembre 2020

 

La semaine que je viens de vivre se décompose en deux chapitres tout à fait opposés : 

 

CHAPITRE 1 « Voyage autour de ma niche » 

 

Mon maître a une grippe dite carabinée.  (au fait, qu’est-ce que ça veut dire carabiné? Pourquoi les humains mèlent-ils l'idée d'armes à feu, là dedans ? ) 

Les médecins disent que c’est peut-être le corona. Chim, il dit que non, et il a raison car il a toujours raison et qu'il ne ment jamais, mon maître. Cependant, ça fait que nous avons passé cinq jours sans sortir, lui de son lit, moi de ma niche.


Pour entretenir ma forme pendant tant de temps sans mon maître, et personne pour me promener, j’ai effectué chaque jour ce que j'appelle des voyages autour de ma niche.  J'ai imité en celà Machin de Mestre (ils sont deux, les de Mestre  et  j’ai oublié leur prénom, mais l’un des deux à écrit  " Voyage autour de ma chambre" . C’est lui, Machin).


Voyager autour de sa niche, c’est vivre un monde immense autour de soi.  Mon jardin fait cinq cents m2 en mesures humaines, mais plus de 100 000 hectares en aventures de chien, en visions soudaines, en dangers potentiels au détour des acanthes, en chasse aux rhinocéros débusqués derrière les alignements de géraniums, en os de dinosaures enfouis dans les sables du crétacé, en chats-tigres qui s'enfuient derrière le cerisier. 

" Ce chien est devenu fou, depuis qu'il ne voit plus son maître ". Pas du tout !  Je chasse, et je protège la maison. Elles ne comprennent pas. Et puis finalement, tâche terminée, je rentre à la maison, harassé, au bruit rassurant de ma gamelle de  soupe.



                                                              Seul dans la jungle

 

CHAPITRE 2 : « Retour vers le futur »

 

Ce lundi matin, tout est redevenu comme avant, et comme ça va l'être tous les jours dans le futur, à la suite d’une réponse du labo  : vous n’avez pas la corona. 


Du coup, on est sorti. Ivresse du vent dans les poils, des odeurs trop longtemps négligées, des pattes qui se mettent à fonctionner comme des ressorts. Chim est affaibli par sa grippe, alors on ne marche pas beaucoup. On est resté dans le parc de Poinsot-Chapuis. Comme on marche peu, on écoute. Entendu derrière un taillis, une discussion enragée qui se terminait par « Ils sont fous, ils veulent faire fermer tous les commerces. Ce sont des criminels. Les politiques, c’est tous des pourris.  On devrait tous les fusiller, tchac, tchac,  comme des chiens !


Alors là, je dis non ! Qu’est-ce que vous avez, vous les humains, à vouloir fusiller des chiens, tchac, tchac ? Vous les mettez contre un mur et tchac, tchac, ils servent d’exemple ? De chiens-émissaires ? Quel taré aurait envie de flinguer un teckel ? Et pourquoi pas des chats ? Oui, c’est bien ça, les chats, surtout les tigrés !  Ou des belettes ? 

Mais surtout, pourquoi flinguer ? Je suis contre la peine de mordre.



                                                                 Tchac, tchac

 

Finalement, entre les carabiniers de la grippe et les flingueurs de chiens de jardins publics, où trouver la paix ?


Dans la soupe du soir, bien sûr. 

 

A Ouaouh !!!

 

 

Commentaires

  1. Bonsoir Cad ! tout d'abord je suis très heureux que Chim aille mieux et surtout qu’il n’a pas chopé ce satané virus et il va falloir encore que tu sois un peu patient avant de faire de plus longues balades comme tu aimes faire avec Chim accompagné de ton fidèle Ami Amar . Mais surtout prends bien soin de Chim et laisses lui le temps de reprendre des forces , fait lui pleins de léchouilles de ma part et à très bientôt.
    Ton Ami Amar .

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog