52 : Lundi 12 octobre 2020
Dimanche, c’était jour de mistral.
En sortant j’ai vu tout de suite que le ciel étincelait, que les maisons étaient toutes repeintes en lumière. Avec ce bruit de roulement que fait le vent quand il s’engouffre dans l’étroitesse de ma rue, on aurait cru être dans le tambour d’une machine à laver le linge.
Deux directions : à patte droite (à main droite, pour vous), la montagne. A patte gauche, la mer.
J’ai entrainé Chim vers cette mer que j’aime par dessus tout.
« Chien libre, toujours tu chériras la mer »
Plage de la Pointe Rouge. Petite plage en forme de coquille arrondie, avec ses restaurants un peu délabrés. Elle était déserte. Le mistral, mon ami, dessinait par rafales sur la plage de longues écharpes de sable. Ca fouette le poil !
Les vagues étaient énormes. Le jeu consistait à aller vers elles (en restant assez loin cependant !) et à m’enfuir en aboyant quand elles faisaient semblant de me poursuivre. Les éclaboussures m’aspergeaient. Ca fait rire ! Chim essayait de m’entrainer ailleurs, vers des lieux sûrs, mais j’étais comme fou de bonheur et de terreur, comme un toréador défiant les paquets de mer.
Puis nous sommes revenus vers la maison tout trempés, lui penaud, moi tout fier et frétillant. Mon poil, tout plein de gouttes brillantes, me faisait un habit de lumière.
Le soir, j'ai volé à mon maître une de ses chaussettes qui, entre autres odeurs complexes, sentait bon la mer, l'algue brune et le poulpe macéré. Délicieusement salée, elle a dormi entre mes pattes sur mon coussin. En mettant mon oreille dessus, j’entendais la mer. Et elle m’a bercé toute la nuit.
A ouaouh !!
Dans la chaussette de Chim se cachait-il une seiche archi sèche ?
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