51 : Lundi  5 octobre 2020

       C’est reparti pour le covid ! De nouveau, les passants se déguisent en fantômes masqués, et tâchent de s'éviter quand ils marchent. 

 

     Chim, hier matin, a demandé son chemin à un type dont le masque cachait le nez et la bouche, qui avait de grosses lunettes et dont les  écouteurs sur les oreilles diffusaient une musique puissamment rythmée. Chim m’a dit, en a parte : « Hé bien, celui-là, si on lui mettait un thermomètre là où je pense, il serait complètement étanche « 

 

      Voilà, le mot est laché : étanche. Les humains s’efforcent d’être étanches, comme s’ils ne voulaient plus rien recevoir, comme si l’extérieur était définitivement agressif. Et ça ne date pas que de l’époque coronarienne !  Ils se climatisent, ferment leur fenêtre. En s’isolant ainsi ils n’ont plus de contact direct avec l’extérieur et donc il communiquent de moins en moins avec " les autres "

        

      Le type que Chim avait interrogé ne nous a pas montré le chemin. Il ne nous a pas entendu, perdu dans sa musique de sourdingue. Il ne nous a pas vus à travers ses lunettes embuées par le port du masque. Il était dans sa bulle, comme on dit chez les humains. Il a passé son chemin. 


                                                      Voilà à peu prés l'allure éveillée du type


      Nous autres, chiens, sommes démunis de ces choses formidables qu'on appelle lunettes, écouteurs, masques, vêtements d’hiver, bonnets, chaussures. Nous ne sommes pas étanches. Et c'est justement ça qui nous rend moins bêtes, bien qu’on nous appelle " les bêtes ".

 

      Nous n'avons pas de chaussures : nos pattes, directement en prise avec le sol par le biais de nos admirables coussinets, jouissent du contact avec la terre, en sentent la moindre aspérité sans en souffrir, palpent les relief et la matière.   C'est du pneu Michelin sensible.

 

      Nous ne portons pas de masques : notre nez, par le biais de notre admirable museau plein de détecteurs olfactifs, détecte la chose comestible, l'odeur du maître,  la présence de chats, la proximité de  nos congénères. Y'en a même parmi nous qui peuvent détecter une tumeur chez un humain. C'est un compteur Geiger intelligent.

 

     Nous n'avons pas d’habits : par le biais de notre admirable pelage on est protégés des intempéries. Nos poils, comme des vibrisses, nous indiquent la direction des vents, l'humidité de l'air. Mais surtout notre pelage est sensible aux caresses. C'est un manteau voluptueux. 

 

     Nous n'avons ni écouteurs ni d’appareil acoustique. Mais par le biais de nos admirables oreilles, nous sommes sensibles aux ultra-sons, au sifflet du maître, aux bruits familiers de la maison, et éventuellement à l'approche d’intrus. C'est une alarme antivol veloutée.

                            Aucun  chien " libre dans une niche libre " , n'acceptera cette mascarade aliénante



                                         A Ouaouh !!!

 

 

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