48 : Lundi  14 septembre 2020

        Amour, amitié...

        Ca y est : je me suis fait un nouvel ami.

L’autre jour j’étais en visite. C’était chez un couple d’humains. Sympas, bien que sans chien. 

Bel appart, un  canapé tentant, normalement interdit aux chiens. J’ai sauté dessus pour voir. Claire s’est vertueusement récriée. Michel a vaguement protesté. Mais Amar (c’est le nouvel ami) a dit « Tu peux rester ». Je l’aime bien c’type-là !

                                                                 J'y suis, et je compte bien y rester    
 

    Après, j’ai tendu un  mufle périscopique vers les chips et les biscuits salés d'apéritif, rien que pour m’amuser (puisqu'on appelle ça des amuse-gueule). Claire s’est vertueusement récriée. Michel à vaguement protesté. Mais Amar, lui, m’a fait un assortiment de chips et de petits fours.  Décidément, il est "au poil  ", et pour moi,  c’est un sacré compliment ! 

      C'est simple, il mériterait d’être chien.... 

                                               Un canapé, c'est aussi un biscuit-apéritif. 

                                                Je suis donc un lien entre deux sortes de canapés  

        ... Alors, je l’aime.

      Mais nous les chiens, quand on aime, ce n’est pas simplement le cœur qui est concerné, comme chez ces humains chlorotiques.  Ce sont tous les vicères qui nous composent qui agissent. Et ça palpite, ça impulse, ça brasse tout le corps. L’estomac y est fortement impliqué, bien sûr, mais la langue aussi qui  se met à lêcher, les pattes à bondir, la queue à jouer les rotors d’hélicoptère. Et l'esprit qui m'envoie tout un stock d'images fugaces de bonheur. Et tout ça qui se diffuse par la moelle épinière (d'où notre prédilection pour les os à moelle) dans toute la viande, comme une explosion.  

    Nous, chiens, on n’offre pas un bouquet de violettes. On ne compose pas de quatrains langoureux. On a juste envie d’appuyer les deux pattes avant contre la jambe de l’ami. Et de lui dire, avec les yeux : « T’en as encore, des chips ? » 

L’amour, c’est si bon, que j’en reprendrais bien encore !!

                                        Qu'on se sent petit quand on récite " la Prière pour une frite " !                                                                                                              .                                                       Mais ça aussi, c'est de l'amour

 

L’amour est  donc un ensemble de données  complexes. Ca comprend le premier regard à l’ouverture de la porte, l’odeur des chips, la profondeur des canapés (en rapport avec la profondeur des sentiments), l’attention que l’on me porte, l’amitié d’une caresse, la sensation d’être considéré comme élément important d’une meute, le goût du biscuit salé, la permission de vaincre les interdits lors d'un apéritif, la façon de me parler d'un toast au jambon. Et l'échange du regard qui m'envahit le cerveau d'un trouble particulier, d'une émotion qui me transperce.

Moi en retour, je dirais même "en regard ",  je donne tout ce qui palpite en moi, et là, ça déménage.  

 

Depuis, quand on se promène et qu’il nous quitte pour rentrer chez lui, je pleure. 

Alors qu’est-ce que j’y gagne, direz-vous ? J’y gagne, à cause de la couleur des chips, bien sûr !

 

             A Ouaouh !!