41 : Lundi 8 juin 2020


Ca y est : je l’ai traversé, ce Garlaban ! Je l’avais déjà fait mais en octobre, il faisait bon. Mais lundi dernier il faisait 37° à l’ombre des rochers (qui d’ailleurs n’avaient pas d’ombre). 
Il s’agissait d’aller à pied d’Allauch à Roquevaire (Allauch est un  joli village qui touche Marseille au nord, Roquevaire est plus loin à l’Est. Un désert de rochers les sépare.).

Départ d'Allauch à  9’30 au pied de ND du Château (église du 13ème siècle remaniée) 

                  ND du Château, mauvais dessin d’après photo. Au fond, très loin la mer et ND  de la Garde

Dès le début, une montée nous accueille sous un soleil de plomb : j’expérimente le symbolisme du fil à plomb : mes papattes plombées collent au sol. Jamais elles ne se transformeront en or, n’en déplaise aux préceptes alchimiques communément partagés. 

                                      
                            Ci-dessus : les contreforts du Garlaban. Le paysage est pur. Pure est ma difficulté

Km. 3 : La montée à peine finie se conclut par une descente à bloc. Je glisse." J’ai la patte qui s’déboite et la langue qu’est exangue, ma salive qui s’esquive, l’coussinet déprimé" Mais Chim affirme que c’est que du bonheur, donc tout va bien. 

Km 6 : en bas, rencontre avec une mare de boue (sommaire retenue d’eau de pluie faite avec des rochers par des chasseurs, et il a plu récemment). Je me jette dedans. 
                               
Je renaîs. On a bien raison de dire que l’homme est né de la boue.  Chim horrifié croit voir apparaitre un GOLEM 

Km 7 : ça remonte dur.

Km 8 : ça redescend fort

Km. 11 : ça y’est : on est perdus. Il n’y a pas véritablement de sentier direct d’Allauch à Roquevaire mais des bouts de circuits autour de points remarquables (à dire avec l'accent): le mont du Garlaban, le pic du Gros’hibou (prononcer "Grozibou"), le pic des Marseillais, le col du Sauvage, les vallons des Escaouprès, de Précatori, des Piches, la Baume Sourne. Et pour les relier, un lacis inextricable de sentiers de chasseurs.  
On trouve un arbre rabougri pour se reposer. Pour me venger des fatigues imposées, je dévore tout le pain d’épice et les fromages. Chim garde pour lui un bout de fromage est de pain sec. En fait, il est inquiet pour moi qui souffre de la chaleur. Et moi pour lui.
Le GPS dit : « Fais demi-tour dès que possible ». Chim dit : « C’est en face ». Le soleil dit : « C’est en haut ». Moi je digère. J'attends les ordres.

13 heures, regonflés on repart. Vers l'Est, c'est toujours vers là qu'il faut se tourner.  
  
Km. 14 : petite barrière rocheuse. Le GPS ne dit plus rien. Chim non plus. " Marchons, marchons, qu’un sol ardent calcine mes petons ". La voilà, la barrière : 

                                              

     O Chim, le meilleur des Guides, le caviar des Maîtres, celle là, tu me la feras plus. Et puis, , passe devant !

Km.16 : Soudain voilà la Ste Victoire à gauche ( en fait, on la croyait à droite ). De haut on voit  Roquevaire qu'on croyait  à 1 km ( en fait, il reste 4 km ). On distingue le chemin qu'on croyait plat ( en fait, il descend abominablement ). On soupèse la gourde qu'on croyait semi-pleine (en fait, elle est semi-vide). 

Km. 20.  Clap de fin.  Roquevaire est un beau village dont le nom, dérivé de roc,  et le blason confirment l’aridité du chemin pour y parvenir. Mais le trajet est de toute beauté.

                                                      

                           Ce blason semble chanter ce truc célèbre : « Sous le soleil, exactement »

                                                Les monts du Galaban
                                                 une fois bien franchis
                                                  imaginez comment
                                               mes pieds sont avachis.


A l’arrivée, Jean-Pierre et Olga me reçoivent comme un chien royal. Le héros de chez Royal Canin. Ils font la même chose pour Chim qui les remercie bougrement de leur hospitalité.

Le lendemain, il pleut. Pas question de cheminer sur les rochers glissants, et Jean-Pierre nous ramène à Marseille. Vive la voiture ! C'est comme ça que je comprends les voyages : par la vitre arrière je vois mollement défiler les paysages (et c’est pas comme hier où c'étaient  les paysages qui nous voyaient défiler)

Dès l’arrivée, je me suis roulé une heure entière sur le tapis de mon chez-moi pour retrouver mon odeur défraichie par le voyage.

                                        




                                        A Ouaouh !!!



              

Commentaires

  1. c'était un bonheur de vous recevoir tu diras à chim qu'il est affectueux et il devait être content vu comment il remuait la queue un bises pour toi et une caresse pour chim

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog